En matière de DIY, je dois avouer que je suis toujours assez tentée d'essayer de nouvelles activités. La linogravure n'a pas échappé à ce penchant et il y a plus d'un an, j'ai acheté le matériel nécessaire pour débuter. J'avais passé du temps à étudier les conseils et techniques de Belette Print, rassemblés dans son livre "Linogravure : impression nature", publié chez Eyrolles en partenariat avec Abracadacraft.
Pour ce qui est de la mise en pratique, j'ai procrastiné un maximum. La faute à cette peur d'échouer, que ce ne soit pas à la hauteur de mes attentes et que je sois déçue... Ce sont mes garçons qui ont fini par me motiver en me tannant régulièrement pour graver la gomme que j'avais achetée pour eux en même temps que mon matériel : "à quoi ça sert d'acheter des choses pour ne pas t'en servir !". La voix de la sagesse, hein ?
Alors nous avons commencé par la graver dans la gomme et nous nous sommes bien amusés. Grisée par ce succès, je me suis lancée.
Un de mes collègues et moi avions une habitude : quand nous étions confrontés à une difficulté (technique, relationnelle, organisationnelle), nous nous passions un coup de fil et nous racontions à l'autre notre problème. Le fait de le raconter, de prendre un peu de recul dessus et de synthétiser pour que l'autre comprenne bien l'ensemble, nous permettait quasiment de résoudre le problème. Un soir que je raconte cette anecdote à mon mari, il m'explique que cette méthode est connue sous le nom de méthode du "canard en plastique". Il n'en fallait pas plus pour que la phrase "il faut que j'en parle à mon canard" devienne une private joke entre nous.
J'ai donc eu envie de créer une petite carte sur ce thème, pour lui offrir. Je me voyais déjà faire une série à destination de tous ceux qui parlent à leur canard. J'ai donc commencé par dessiner l'idée que j'avais en tête.
J'ai ensuite scanné cette première épreuve et équilibré par couper-coller les éléments de texte.
Ensuite, j'ai décalqué les contours des éléments pour les reporter sur la plaque de lino.
La suite est telle qu'elle est décrite dans les ouvrages consacrés : j'ai creusé les blancs à l'aide de gouges et j'ai fait plusieurs essais d'impression. C'est là que mon enthousiasme initial retomba et que le projet pris 6 mois de retard. En effet, je pensais avoir fait le plus dur, mais non. L'encrage et l'impression sont deux opérations délicates et il faut s'armer de patience et de stock de papier. Trop encré, trop peu encré... L'exercice est difficile.
Il se trouve que mon collègue quitte le service dans quelques jours et je voulais vraiment lui offrir ce cadeau. Alors j'ai repris mon ouvrage, me suis armée de patience et de bienveillance à mon égard, et ai réussi à tirer 4 exemplaires de ce dessin qui me satisfont. Bien sûr, il y a quelques légères bavures, des endroits moins bien encrés, mais globalement, le résultat me convient.
Si vous aussi, vous parlez à votre canard ou que cette image vous fait sourire, il me reste trois exemplaires qui peuvent être acquis. Contactez-moi en message privé.
Bilan ? Je n'abandonnerai pas cette activité, parce que malgré la difficulté, le plaisir est bien là, que ce soit dans la conception du dessin, la gravure de la plaque (même pas blessée !), ou la découverte du résultat de l'impression (même les râtés sont jolis, enfin, certains plus que d'autres). A suivre donc...